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Rencontre avec le doyen Donald Thomas

Une visibilité et un rayonnement exceptionnels

Le doyen de la Faculté des sciences, Donald Thomas.
Le doyen de la Faculté des sciences, Donald Thomas.
Photo : Michel Caron

1 mai 2008

Mathieu Courchesne

La Faculté des sciences se porte à merveille. Et même si le plafond a bien failli lui tomber sur la tête en novembre, le doyen Donald Thomas dresse un bilan plus que positif de la dernière année tout en entrevoyant un avenir prometteur.

«Le recrutement est excellent, les programmes vont bien, nos collaborations sont fructueuses et nous avons de jeunes professeurs renommés qui veulent travailler ici, s'exclame le doyen. On peut vraiment dire que la Faculté des sciences est maintenant sur la carte mondiale.»

Une équipe du tonnerre

Dans un premier temps, Donald Thomas souligne l'excellent travail de son équipe et la réussite de ses professeurs. «Ils sont dévoués et excellents, s'exclame-t-il. Nos professeurs sont tellement visibles sur la scène internationale qu'on vient même de l'Université Yale pour les recruter… malheureusement pour nous!» Dans chacun de ses départements, la Faculté a récemment accueilli – ou accueillera – de nouveaux professeurs renommés dans leurs domaines respectifs.

En physique, un nouveau professeur, David Poulin, vient d'être recruté du prestigieux California Institute of Technology et entrera en fonction cet été. «C'est un leader mondial dans le domaine de l'informatique quantique, explique le doyen. L'Université de Waterloo lui avait offert beaucoup plus d'argent, mais il a quand même choisi de venir chez nous pour travailler avec certains de nos professeurs renommés, comme Alexandre Blais, qui a été récipiendaire du prestigieux prix Sloan en 2008.»

De nouvelles embauches ont également été faites en biologie. «La professeure Fanie Pelletier, actuellement en poste à l'Imperial College à Londres, se joindra à l'équipe d'écologistes cet été, indique Donald Thomas. Elle est une sommité dans son domaine et elle a eu la subvention accordée à une jeune professeure la plus élevée au Canada.» Une autre professeure, venue du Mexique, a également été engagée pour voir au développement du nouveau programme de 2e cycle en écologie internationale.

D'autres embauches ont également été faites en chimie, en informatique et en mathématiques. «Nous avons notamment un professeur qui arrive de la Floride et une nouvelle professeure d'origine russe qui arrive d'Oxford, explique le doyen. Toutes nos plus récentes embauches viennent de l'extérieur. Ça veut dire qu'on est visible et ça démontre une fois de plus que la Faculté des sciences est sur le radar mondial.»

Une croissance exceptionnelle

Il n'y a pas que de nouveaux professeurs qui arrivent à la Faculté; le nombre d'étudiantes et d'étudiants augmente lui aussi.

Le Département de biologie a le vent dans les voiles. Les effectifs étudiants ont augmenté de plus de 50 % dans tous les programmes depuis les dernières années. Le Département de chimie va très bien aussi. Le doyen croit d'ailleurs que la croissance en chimie se fera grâce au développement de programmes verts. «Le Département est sur le point de lancer un cheminement en chimie de l'environnement, explique-t-il. Nous pensons que ce virage environnemental va rapporter.»

De son côté, l'équipe du Département de physique fait des percées spectaculaires. «Louis Taillefer et ses collègues viennent de faire ce que peu d'universités au Canada ont fait jusqu'à maintenant, indique le doyen. Ils ont publié six articles dans les revues Nature et Science. Il s'agit des deux revues les plus importantes en sciences. Certains chercheurs travaillent toute leur vie pour ne publier qu'un seul article, et nous en avons six. Ça démontre que nous sommes les meilleurs, ni plus ni moins.»

Là où ça se passe moins bien, c'est au Département d'informatique. «Le gouvernement a changé son niveau de financement et a fait des compressions  dans ce domaine, dit Donald Thomas. Ça me laisse très perplexe parce que la demande pour les finissants en informatique ne cesse d'augmenter. On vient de perdre près d'un million de dollars de financement au Département d'informatique au moment même où toutes les industries disent qu'il faut mettre les bouchées doubles pour former assez d'informaticiens. Pouvez-vous m'expliquer ça?»

Des collaborations harmonieuses

Donald Thomas accorde une importance particulière aux diverses collaborations entre les départements de sa faculté ainsi qu'entre les facultés de l'UdeS. «Le Département de biologie est celui qui collabore le plus avec l'extérieur», affirme-t-il.

D'abord, une collaboration a été créée il y a quelques années avec la Faculté des lettres et sciences humaines pour le programme de baccalauréat en géomatique appliquée à l'environnement. «Je pense que c'est un programme unique, indique le doyen. C'est le seul baccalauréat qu'on peut véritablement qualifier d'environnemental à l'UdeS.»

La Faculté des sciences maintient également une collaboration avec la Faculté de médecine et des sciences de la santé pour le baccalauréat en pharmacologie. «C'est le modèle de l'harmonie, souligne le doyen. On s'entend très bien. Nos deux facultés ont des cultures différentes, mais ça marche malgré tout.»

Finalement, la première cohorte en génie biotechnologique a terminé cette année. «Le génie et les sciences sont inséparables, affirme Donald Thomas. Le 21siècle sera celui de la biotechnologie industrielle, et c'est ici à Sherbrooke que nous formons les acteurs de demain, en partenariat avec la Faculté de génie. Nous sommes fiers de ce programme.»

Leader dans la recherche

La recherche est également en bonne santé à la Faculté des sciences, qui a un taux de réussite enviable auprès des organismes subventionnaires fédéraux et provinciaux. «Nous avons un taux de réussite qui s'approche des 90 % pour l'obtention et le renouvellement de nos subventions et de nos chaires de recherches, explique le doyen. Dans certains domaines, comme par exemple l'écologie, nous comptons parmi les cinq premières universités au Canada pour notre niveau de financement. C'est impressionnant pour une jeune université comme la nôtre!»

Les succès de la recherche à la Faculté des sciences ont d'ailleurs fait les manchettes au cours des dernières semaines. Donald Thomas cite l'exemple d'André Bandrauk, qui a obtenu récemment le prestigieux prix Polanyi pour ses recherches sur la science attoseconde. «Il ne faut pas oublier que Sherbrooke est une jeune université comparativement à d'autres, explique-t-il. Mais nous remportons quand même un prix pour la meilleure recherche au pays. Wow!»

De nouvelles installations

L'équipe de la Faculté a vécu un petit moment d'adrénaline en novembre. «On nous a appris que le toit du pavillon D3 était tout simplement pourri, raconte le doyen. Depuis ce temps, nous travaillons dans des installations temporaires. La situation sera rétablie cet automne.»

Sur une note plus positive, le doyen se montre très heureux du nouveau Pavillon des sciences de la vie. «Il faut dire que le Département de biologie est celui qui se développe le plus actuellement, explique-t-il. Dédier un pavillon spécifique à la biologie était devenu essentiel. Le manque d'espace ne limite plus sa croissance.»

Finalement, Donald Thomas souligne l'impact du nouvel Atrium sur l'ambiance de la Faculté. «C'est un lieu rassembleur, affirme-t-il. Sans l'Atrium, tous nos départements seraient probablement cloisonnés. Ce genre d'endroit stimule des collaborations et, grâce à ce type d'initiative, nous pourrons continuer d'avancer.»

Enjeux d'actualité

Journal UdeS : Alors que le public s'intéresse de plus en plus à la science, le financement stagne. Qu'est-ce qui explique cette situation?

Donald Thomas : D'une part, les fonds augmentent, mais pas suffisamment pour répondre à la demande grandissante de recrutement de centaines de jeunes chercheurs très performants. Les pauvres jeunes qui commencent leur carrière en recherche le font dans un monde de plus en plus compétitif, mais avec de moins en moins de fonds disponibles par chercheur pour la recherche fondamentale et un manque cruel d'infrastructures de recherche. Dans nos universités québécoises, il y a tellement de rattrapage à faire qu'on n'en voit pas la fin.

Journal UdeS : Il semblerait que la jonction de trois domaines – le décodage de l'ADN, les découvertes en biotechnologies et celles en nanotechnologies – va bientôt changer nos vies. Qu'en pensez-vous?

D. Thomas : Il est clair que ça va transformer la société. La révolution scientifique qui s'en vient sera extraordinaire. Au courant de ce siècle, la biotechnologie transformera la société autant que l'informatique l'a fait pendant le dernier siècle. On peut maintenant se poser une question : est-ce que la société sera prête à s'adapter à ces changements?

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